Achères fut d’abord un simple sanctuaire construit au XIe siècle par un ermite du nom de Gislebert qui dépendait de la seigneurie de Menetou-Salon.
En 1075, cette chapelle fut transmise à l’Abbaye Bénédictine de Saint Sulpice de Bourges qui y établit un prieuré, comprenant maisons et dépendances, terres et bois, l’ensemble entouré de fossés dont certains existent encore par endroit. Dans cette enceinte, installée sur le territoire de Boisbelle, s’exerçait aloes le droit d’asile et de franchise, tant au criminel qu’au civil. “Trois feux ou ménage” furent autorisés à s’y installer, donnant ainsi naissance au village d’Achères avec la forme particulière qu’on lui connaît : un bourg près de l’église restant faiblement peuplé, en comparaison de certains hameauxplus éloignés et plus habités. Ce n’est qu’au XVIIIème siècle (1768) que le prieuré devint une paroisse, à la demande des habitants d’Achères, qui jusque là devaient se rendre alternativement chaque année dans les paroisses de Menetou-salon ou Quantilly.
A l’extérieur de l’église, on peut encore retrouver trace de “l’abri des guenilleux”sur le flan sud de la nef, où l’on aperçoit encore de gros corbeaux de pierre ayant porté les panne d’un appentis en bois. en dessous, s’abritaient les plus humbles pour suivre l’office par la porte ouverte, l’intérieur, trop exigu, étant réservé à ceux qui payaient leur place.
Cette jolie petite église, inscrite aux Monuments Historiques depuis 1987, est l’ancienne chapelle d’ermites qui vécurent en cet endroit aux Xième et XIème siècles. Avec une abside ronde percée de trois fenêtres de plein-cintre, une nef plus large que le choeur, deux petites chapelles du XVième donnant sur la nef par d’étroits passages, son architecture vaut le détour. La pierre d’autel, posée sur deux montants latéraux ornés de grecques, doit être contemporaine de la fondation de l’église et daterait de la fin du XIème ou du début du XIIème siècle, ce qui est d’une extrême rareté.
Achères est restée la plus importante localité de la Principauté de Boisbelle jusqu’à la création de la ville d’Henrichemont.
Situé dans un environnement boisé, riche et touffu, Achères fut un lieu propice à l’élevage des abeilles. Son nom vient de « Acherias » qui signifierait « rucher » en vieux français. Il a évolué au fil de son histoire et Achères a connu différentes dénominations : Aplariae, Acheriae, Acherie puis Achères.
Village des abeilles et du miel, c’est aussi à Achères que se trouvait le plus ancien four à pots dont l’existence soit connue. Il était construit dans les bois et le hameau des Poteries.
En 1610, on y fondait encore du fer grossier.
Achères a également tiré de la forêt son importante activité de merrain jusque dans les années 1970. Les douelles de chêne étaient très recherchées pour la fabrication de tonneaux.
On croit savoir qu’avec LA BORNE, c’était un refuge de faux-sauniers.
A savoir: grâce à l’engagement d’Achèrois bénévoles, l’église est ouverte gratuitement à la visite lors des journées du patrimoine en Septembre. En septembre 2018, 65 visiteurs sont passés sous la magnifique voûte romane de la porte d’entrée pour remonter le temps…
Informations données par la Société Historique de l’ancienne Principauté de Boisbelle.